Quand ceux qui décident ne regardent plus les enfants

Il existe, dans notre pays, une forme d’incompréhension profonde et récurrente entre celles et ceux qui agissent sur le terrain et certaines personnes en situation de décider. Une incompréhension qui ne tient ni au budget, ni à la faisabilité, ni même à l’efficacité des projets. Elle tient à autre chose, de plus intime et de plus dérangeant.

Depuis des années, nous voyons des dispositifs porteurs d’espoir, d’émancipation et de reconstruction humaine être ralentis, fragilisés, parfois condamnés, par des décideurs installés sur leur piédestal, loin des réalités vécues par les enfants des territoires les plus précaires.

Qu’est-ce qui gêne ces censeurs modernes ?

Sans doute leur incapacité à résoudre des problématiques qu’ils jugent insurmontables.

Sans doute aussi la peur qu’un projet simple, humain, fondé sur la confiance accordée aux enfants, vienne révéler leurs propres renoncements. Car croire vraiment aux enfants suppose une audace, une humilité et un courage que tout le monde n’a pas.

Alors on questionne le répertoire, la symbolique, la visibilité. On soupçonne, on freine, on reporte. On ne regarde pas ce qui se passe sous leurs yeux : des enfants qui retrouvent le goût d’apprendre, le sens du collectif, la dignité de se sentir légitimes dans la société.

Ces êtres toxiques ne sont pas l’apanage d’un territoire. Ils sont partout. Le plus tragique, c’est qu’à force d’obstacles inutiles, ils finissent par écœurer les meilleures volontés, celles qui auraient pu continuer à donner, à transmettre, à bâtir.

Pourtant, l’histoire nous l’a montré, la rage tranquille des personnes de bonne volonté finit parfois par triompher. Cette détermination profonde qui refuse d’abandonner des enfants extraordinaires à un destin que d’autres auraient déjà écrit pour eux.

C’est pour cela que chaque soutien à TUTTI Passeurs d’Arts compte. Parce que chaque jour gagné est une chance offerte.

Parce que chaque projet sauvé est une vie qui s’ouvre et parce que renoncer serait accepter que l’indifférence décide à la place de l’espérance. https://tuttipasseursdarts.org/dons/

JeanClaude Decalonne