L’oubli d’un juste : José Antonio Abreu
- JeanClaude Decalonne

- 11 nov.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 nov.
le Nobel de la Paix n’a jamais été attribué à celui qui le méritait le plus !

Les paradoxes du Nobel de la Paix
Chaque année, le monde retient son souffle devant l’annonce du Prix Nobel de la Paix. Il espère y voir consacrés des artisans de fraternité, des tisseurs de lien entre les peuples. Pourtant, combien de fois ce prix prestigieux a-t-il récompensé des diplomates de circonstances, des chefs d’État en quête d’image, ou des accords aussitôt oubliés ?
La paix véritable n’est pas toujours celle qu’on signe à la table d’un traité. Elle se tisse, humblement, dans les consciences, les regards, et aussi les cœurs des enfants.
L’oubli d’un juste : José Antonio Abreu
José Antonio Abreu, chef d’orchestre, économiste et visionnaire vénézuélien, aurait dû recevoir ce prix. Il a fondé un réseau d’orchestres d’enfants et de jeunes issus des quartiers les plus défavorisés du Venezuela.

Son idée était simple et révolutionnaire : un instrument de musique comme outil de justice sociale. Abreu ne cherchait ni gloire ni pouvoir. Il semait la paix dans les ruelles les plus pauvres, offrant à chaque enfant un violon au lieu d’une arme, une partition au lieu d’un désespoir.
La musique comme instrument de paix sociale
Les enfants d'El Sistema ont appris la rigueur, l’écoute, la discipline et la joie de jouer ensemble. Ils ont découvert que la beauté pouvait devenir une forme de résistance.
Cette pédagogie de la confiance, fondée sur la coopération et l’émotion partagée, a fait éclore des milliers d’orchestres dans le monde.
Abreu n’a jamais cherché à convaincre les puissants. Il a simplement démontré que la musique transforme la société plus profondément que la politique.
Un héritage vivant

Des orchestres inspirés de El Sistema existent aujourd’hui sur tous les continents. En France, des initiatives comme TUTTI Passeurs d’Arts prolongent son rêve : donner à chaque enfant, où qu’il vive, le droit de s’élever par la musique.
Cet héritage vivant ne s’exprime pas dans des discours, mais dans le sourire d’un enfant qui joue pour la première fois un accord juste, dans le regard d’un parent qui retrouve l’espoir.
La paix n’est pas un traité, c’est une harmonie
José Antonio Abreu n’a pas reçu le Prix Nobel de la Paix. Peut-être parce qu’il ne faisait pas de bruit, parce qu’il ne négociait pas dans les salons du pouvoir.
Mais chaque note jouée par un enfant de El Sistema est une goutte de paix versée dans l’océan du monde. Cela, aucune médaille ne saurait mieux le dire. Je vous en prie, prenez ce temps. Le reportage qui suit n’est pas un simple document : c’est un témoignage bouleversant sur la puissance de la musique et la vision d’un homme qui croyait à la paix par l’harmonie. Il s’achève sur une Ode à la Joie de Beethoven d’une intensité rare. Regardez jusqu’au bout, car tout y résonne : la foi d’Abreu, la beauté, et les raisons profondes de continuer à se battre pour les enfants.
Si le Maestro José Antonio Abreu avait reçu le Prix Nobel de la Paix, peut-être que les politiques et les grands responsables auraient enfin compris qu’un orchestre n’est pas seulement une formation musicale, mais la plus belle métaphore du vivre ensemble.
Peut-être écouteraient-ils davantage ceux qui savent que jouer dans un orchestre ou chanter dans un chœur, c’est apprendre à s’aimer, que l’harmonie naît du respect, et que la paix se cultive d’abord dans l’oreille avant de s’écrire sur le papier.
Chez TUTTI Passeurs d’Arts, nous poursuivons ce combat. Nous continuons d’affirmer, haut et fort, que l’orchestre est le plus bel outil social que l’humanité ait inventé.
Mais hélas, trop souvent, ceux qui gouvernent demeurent désespérément aveugles et sourds.
Alors, nous jouons encore. Nous jouons pour que les enfants fassent résonner, dans le cœur du monde, le son fragile mais invincible de la paix. JeanClaude Decalonne
Soutenez les actions de Tutti https://tuttipasseursdarts.org/dons/





Commentaires