Folies Gruss, ou la joie retrouvée

Il y a des invitations qui vous touchent au-delà de la simple politesse. Celle que m’a adressée Stephan Gruss en fait partie. Depuis des années, nous partageons un lien très chaleureux, nourri par son exigence artistique, sa confiance en l’atelier Feeling pour préparer ses trompettes et son bugle, et par ces conversations où la musique rejoint l’art équestre comme une évidence.

Alors, forcément, quand Stephan m’invite à découvrir la nouvelle création des Folies Gruss, je ressens une gratitude profonde. Pas seulement l’honneur d’être convié, mais ce sentiment rare d’être attendu dans un lieu où le spectacle n’est pas seulement une profession, mais une manière d’être au monde. Et dans cette période trouble, ce cadeau a pris une dimension encore plus forte : celle de rappeler combien les artistes sont indispensables à notre souffle intérieur.

Bien plus qu’un cirque

Le mot « cirque » ne convient plus vraiment. Il n’est plus dit, d’ailleurs. Certes, nous sommes sous un chapiteau, et tout se déroule sur la piste, ou au-dessus. Mais ce qui s’y joue dépasse les codes, réinvente les formes.

Aux Folies Gruss, on ne vient pas “voir un spectacle”. On vient vivre une immersion, une traversée poétique et festive où la musique, les chevaux, le théâtre, la voltige, les lumières et les émotions se répondent comme les voix d’un même chœur. On est saisi par l’inventivité, par l’audace tranquille, par cette manière unique d’entrelacer les disciplines jusqu’à n’en faire qu’un seul souffle.

La famille Gruss, un miracle d’unité

On se prend à aimer cette famille si intensément soudée, si complémentaire, dont chaque membre semble animé par le même idéal : offrir au public ce qu’il y a de plus beau.

Alexis n’est plus là physiquement. Mais il est là partout, dans les regards, dans les gestes, dans la manière de conduire un cheval comme on conduit une mélodie, dans ce rapport viscéral à la scène et au public. Son héritage est vivant. Il palpite à chaque seconde.

Peu de familles peuvent se targuer d’une telle unité, d’une telle fidélité à un art, à une éthique, à un public. Toute la troupe en est le prolongement : artistes, musiciens, cavaliers, techniciens… chacun porte cette intensité, ce désir de rendre chaque instant inoubliable.

Une nouvelle voix, de nouvelles couleurs

Cette année, une présence attire immédiatement l’attention : Margot Soria.

Voix des Folies Gruss, compositrice, multi-instrumentiste, synesthète… elle ne se contente pas d’interpréter. Elle colore le spectacle. Elle l’habite. Elle le fait vibrer d’une sensibilité rare, presque tactile. Elle apporte un nuancier inédit, une émotion qui flotte longtemps après la dernière note.

Les Gruss ont toujours su s’entourer des talents les plus remarquables. Avec elle, ils ouvrent une nouvelle palette.

Larmes de bonheur garanties

Ce spectacle est plus qu’un divertissement : c’est une respiration nécessaire, un rappel que la beauté est encore possible, qu’elle peut nous rassembler, nous élever, nous réconcilier avec la vie.

Pour ceux qui aiment les chevaux, les artistes, les musiciens, les comédies musicales, les acrobates, les histoires qui vous emportent… les Folies Gruss dépassent toutes les attentes. On en sort le cœur battant, le sourire grand, les yeux un peu humides.

Il y a des spectacles qui changent une soirée.

Les Folies Gruss changent quelque chose en nous.

JeanClaude Decalonne

Stephan Gruss, Jc Decalonne, Alexis Gruss

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