Et s’il n’y avait rien de plus fort que la musique ?

Une réponse à ceux qui pensent que seules les compétitions sportives peuvent faire vibrer l’humanité.

Au Théâtre antique d'Athènes, les centaines d'enfants de Sistema Europe et le choeur des enfants des camps de réfugiés unis pour une Ode à la Joie de Beethoven inoubliable

On entend quelquefois :

"Il n'y a rien de plus fort que le sport pour susciter des émotions“

C’est beau, c’est noble, et souvent dit avec sincérité… mais c’est faux.

Ceux qui l’affirment n’ont sans doute jamais connu cette vague qui soulève tout un chœur, ce frisson qui traverse un orchestre, ou cette déflagration silencieuse qui unit musiciens et spectateurs dans un même émoi. Ils n'ont peut-être jamais entendu le “Va, pensiero“ de Verdi résonner dans une salle où le silence devient arme, où les souffles coupés portent la colère et l'espoir mêlés d'un peuple debout. Jamais vu les vieux musiciens de la Nouvelle-Orléans jouer Petite Fleur comme si chaque note était une déclaration de survie.

Jamais pleuré au cœur du Théâtre antique d’Athènes, où des centaines d’enfants musiciens, issus des orchestres Sistema, accompagnent un chœur d'enfants des camps de réfugiés dans une interprétation inoubliable de l’Ode à la joie de Beethoven, hymne européen, chant universel, cri d’humanité.

Tutti Garges à Athènes

Non, personne n’a battu quelqu’un d’autre dans ces moments-là. Aucun vainqueur. Aucun drapeau. Aucun tableau de scores.

Juste de la joie partagée, de la beauté offerte, de la dignité profonde. La musique ne conquiert pas, elle embrase.

Elle est un cri qui élève sans écraser, une main tendue qui relie sans diviser. Elle est une mémoire vivante… une mémoire ardente qui console sans juger et qui nous rappelle que nous sommes vivants.

Alors non, je ne crois pas qu’il n’y ait « rien de plus fort que le sport ».

La musique, dans ce qu'elle a de plus simple, de plus sincère, de plus intense, n'est pas un langage parmi d'autres : elle est le langage suprême, celui qui traverse les frontières, les langues et les époques. Elle ne sacre pas un vainqueur : elle élève l'humanité entière dans un même souffle, une même émotion, une même dignité.

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