Abreu, Sabin : deux hommes, deux cœurs, une même foi en l’humanité
- JeanClaude Decalonne
- il y a 1 jour
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Il est des figures humaines qui dépassent leur époque. Des hommes dont la générosité ne fut pas un choix ponctuel mais un chemin de vie. Albert Bruce Sabin et José Antonio Abreu sont de ceux-là.

Albert Bruce Sabin, médecin et virologue polonais-américain, aurait pu entrer dans l’histoire pour sa seule découverte : le vaccin oral contre la poliomyélite. Il y entra pour une raison plus grande encore : il refusa d’en tirer le moindre profit. Sabin ne breveta pas son vaccin. Il le donna au monde. Il aurait pu faire fortune, mais il fit mieux : il sauva des millions d’enfants, en permettant une diffusion massive, rapide, et à bas coût. “Je n’ai pas voulu breveter le vaccin. C’est mon cadeau pour tous les enfants du monde“, dit-il un jour. Une phrase dans laquelle réside une leçon de civilisation.
Quelques décennies plus tard, un autre homme décidait lui aussi de consacrer sa vie aux enfants. José Antonio Abreu, génie économique vénézuélien, aurait pu briller dans les hautes sphères de la finance internationale. Il choisit la musique. Il choisit la pauvreté, les quartiers abandonnés, les enfants oubliés. Il choisit de créer un réseau d’orchestres accessibles aux plus modestes, un modèle d’éducation artistique et sociale sans équivalent.
Des centaines de milliers d’enfants sont passés par cemodèle d'orchestre extraordinaire qui sauve de tout. Des enfants à qui l’on avait dérobé l’avenir et qui, par la musique, ont réappris à exister. Gustavo Dudamel, aujourd’hui l’un des plus grands chefs d’orchestre de la planète, fut l’un d’eux.
Sabin et Abreu n’ont rien vendu. Ils ont offert, et ce qu’ils ont donné n’a pas de prix : une enfance sauvée, une dignité retrouvée, une humanité réparée.
Aujourd’hui, dans un monde où l’argent semble pouvoir tout acheter, tout corrompre, tout justifier, ces deux noms brillent comme des phares silencieux, humbles, mais inaltérables. Ils nous rappellent que la grandeur ne se mesure pas en richesse, mais en don de soi, et que la véritable puissance est celle qui élève les autres.
Albert Sabin, José Antonio Abreu… Vos vies font pleurer, oui. Mais ce sont des larmes de gratitude.
JeanClaude Decalonne, président de TUTTI Passeurs d'Arts

Jamais je n'oublierai mes rencontres avec le Maestro JoseAntonio Abreu, bienfaiteur de l'humanité.
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