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Musique et spiritualité : pour une ouverture bienveillante

  • Photo du rédacteur: JeanClaude Decalonne
    JeanClaude Decalonne
  • 23 juin
  • 2 min de lecture

À l’occasion de la Fête de la Musique, j’ai été touché par une annonce relayée par Florence Rizzo (Ecolhuma, Ashoka Fellow) concernant des concerts à l’Institut du Monde Arabe. Ce lieu, si symbolique de dialogue interculturel, nous rappelle que la musique est ce langage universel capable de relier les peuples sans jamais dresser de barrières.


Pourtant, une question demeure, douloureuse à poser mais nécessaire à formuler : pourquoi tant de lieux de culte, notamment dans le monde musulman, ferment-ils leurs portes à la musique ?

Pourquoi cette richesse culturelle immense, portée par tant d’artistes arabes ou musulmans, reste-t-elle en marge de certains espaces spirituels qui pourraient être eux aussi des lieux d’apaisement par le beau ?


À ma connaissance, aucun verset explicite du Coran n’interdit la musique. Ce sont des interprétations, des traditions parfois locales ou rigoristes, qui ont restreint son usage. Pourtant, l’histoire de l’islam regorge de poètes, de chanteurs, de joueurs de oud et de percussionnistes, porteurs de ferveur et de paix. Les grands soufis chantaient l’amour divin en vers, en rythmes, en gestes.


Je ne parle pas ici de folklore ou de divertissement. Je parle de la musique comme objet d’élévation, comme langage de l’âme, comme médecine douce pour les cœurs blessés. Je parle de la musique qui unit les générations, les quartiers, les cultures. Celle que je défends chaque jour avec TUTTI Passeurs d’Arts auprès des enfants ou des jeunes oubliés.


N’est-ce pas un gâchis que de priver les communautés les plus fragiles de ce souffle ? J’en appelle à une réflexion apaisée. Peut-on croire en un esprit de paix et refuser les arts qui rassemblent ? Peut-on vouloir des valeurs de fraternité tout en se fermant aux sons d'un violon, d'une voix, d'un chœur d’enfants ?


Je rêve de mosquées où résonnent les notes d’un oud, d’églises où les jeunes comme les anciens chantent avec ferveur des œuvres profanes ou sacrées, des gospels, de synagogues ouvertes aux harmonies des instruments. Je rêve qu'aucune croyance, jamais, n'interdise d'entendre la voix des femmes. Je rêve surtout de cultures spirituelles accueillantes, où la beauté ne serait jamais suspecte, mais reconnue comme un chemin vers la lumière.


Car oui, la musique soigne. Elle ne divise pas. Elle élève. JeanClaude Decalonne

 
 
 

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